Changeons d’énergie : Transition mode d’emploi - Association Négawatt
Addendum : 3 ans après avoir lu le scénario Negawatt, il me semblait nécessaire d’écrire cet addedum tant l’ensemble de l’hypothèse décrite semble contestable. La totalité des pays ayant essayé une sortie du nucléaire ont abouti à une hausse spectaculaire des émissions de CO2. Quant à ceux qui ont fait le pari des ENR, ils voient leurs coûts énergétiques s’envoler sans qu’ils ne parviennent aucunement à baisser ces mêmes émissions. De surcroit nombre d’hypothèses paraissent très fantaisistes : ainsi sur la baisse des coûts de stockages qui ne s’est aucunement réalisée. En réalité le scénario mégawatt est avant tout construit sur le postulat de sortir du nucléaire au détriment de toute autre considération. Or, en vertu de quoi? Des deux accidents nucléaires qui ont marqués la planète? L’analyse de leur impact montre clairement que ramené au bénéfice du nucléaire, ceux ci est négligeable par rapport à la quantité d’énergie produite à faible émission de carbone ou même selon tout autre paramètre : nombre de morts, atteinte à l’environnement, risque à long terme, etc. A défaut de supprimer cet article, il m’a semblé préférable de faire amende honorable.
Concédons-le tout net : je n’étais pas à priori un adepte des idées professées par l’association NegaWatt, à l’initiative du manifeste “Changeons d’énergie : Transistion mode d’emploi”. Des quelques initiatives dont j’avais eu vent, l’objectif de Negawatt me semblait avant tout de militer pour la sortie du nucléaire, coûte que coûte, sans tenir compte des investissements considérables réalisés, ni prendre en compte l’efficacité d’une filière qui semblait avoir, entre autres, comme attrait de produire de l’énergie presque entièrement décarbonée.
C’est lors d’une conférence que j’ai rencontré son président, Thierry Salomon. J’ai eu le loisir de l’écouter, puis d’échanger avec lui. J’avoue que j’ai été très ébranlé dans mes convictions tant sa démonstration semble solide et reposer sur des données tangibles.
Ainsi du coût de l’énergie solaire qui descend actuellement en dessous du coût d’exploitation -hors amortissement en bilan- du cout du nucléaire. En d’autres termes, le cout de fonctionnement des centrales nucléaires seul serait supérieur à celui du coût d’exploitation et d’investissement du coût d’une unité so
laire. Certes, le solaire est intermittent et dépendant des conditions météorologiques ; il n’en reste pas moins que les rendements ont cru au delà de ce que l’ensemble des acteurs avaient prévu et à lui seul, commence à représenter une alternative crédible à nombre de sources énergétiques conventionnelles.
Mais ce qui est intéressant dans le scénario Negawatt ne concerne pas uniquement une source d’énergie, mais bien plutôt une approche holistique, prenant en compte l’ensemble des sources énergétiques (ce qu’en jargonnant l’on nomme le “mix”), les technologies de stockages, actuelle et à venir, ainsi que les modes de consommation de l’énergie qui peuvent être très largement améliorés par des changements de comportement.
J’avoue avoir beaucoup apprécié la qualité des échanges que j’ai eu avec Thierry Salomon. Ce qui est appréciable c’est qu’il n’affirme pas que le modèle développé par son association est “le modèle” mais bien une hypoth
èse de travail qui doit être affinée, discutée et pourquoi pas contestée, de façon contradictoire et argumentée. Nous savons que nos modèles de développement ne sont pas tenables, c’est aussi pourquoi ce type de contribution est essentielle et par essence, bienvenue.