La France Enfin Première de la Classe - Maryline Baumard
Pourquoi évoquer ici un livre qui traite exclusivement d’éducation et qui n’évoque qu’à peine le numérique? En dépit des apparences, c’est pourtant le coeur du sujet ; l’ère numérique, est souvent assimilée à la notion de « société de la connaissance », une société qui appartiendra plus encore qu’on ne l’imagine à ceux qui sauront évidemment lire convenablement (ce qui n’est pas le cas de 20% des élève lorsqu’ils sortent de l’école primaire), compter, mais qui seront également collaborer avec d’autres, qui auront un esprit emphatique, qui sauront apprendre à apprendre plutôt qu’être des têtes bien faites.
Mais au delà, Maryline Baumard évoque des notions qui sont très proches de celles que l’on trouve dans le monde numérique : la mesure de la performance comme élément clé de progression, l’importance des mathématiques pour structurer la réflexion, la notion « d’évidence based policy », ou encore celle d’ « accountability » à l’égard de l’action publique, en général.
il est difficile d’être en désaccord avec ce qu’évoque l’auteure, tant elle assène des évidences incontestables ; chacune, en creux, représentant une nouvelle accusation contre un système français qui repose plus sur la conviction du médecin de Molière que sur des faits tangibles.
Le Titre de l’ouvrage finalement, ne résume rien moins que parfaitement l’enjeu. Si nous le voulions, si nous acceptions de nous défaire de ces guerres idéologiques -sans bases rationnelles-, nous pourrions sans aucun doute réformer en profondeur et pour le meilleur notre éducation. Mais voilà, après avoir vendu tant d’inepties aux électeurs -la critique des 60,000 enseignants que ce gouvernement a prévu d’embaucher est féroce- après avoir adhéré à tant de croyances dont les racines se perdent dans des luttes archaïques, nos gouvernements successifs doivent assumer ; reste à savoir jusqu’à quand.