Ce qu’il reste de nos rêves – Flore Vasseur
La posture révolutionnaire est-elle le seul moyen de changer le monde? C’est ce à quoi semble chercher à répondre l’ouvrage de Flore Vasseur, roman biographique d’Aaron Schwartz. Biographie parce que l’on parcours la brève vie d’Aaron au pas de course et roman parce que l’auteure s’est attachée à créer une fresque saccadée où se retrouvent pêle-mêle, son objet d’étude, Jean d’Ormesson, Obama, Edward Snowden, les errances de l’auteure…
Mais au fait, qui est Aaron Schwartz? Et bien pour ceux qui n’ont que peu d’accointances avec le monde de la technologie et moins encore avec celui des cyber-activistes, il convient de retenir qu’Aaron était un génie, dès 14 ans, et qu’il fut tour à tour confident et même maître à penser du constitutionnalise Lauwrence Lessig, d’une certaine manière co-fondateur de Reddit (l’un des dix sites les plus visités au monde), inventeur du flux RSS, résidant au Medialab, etc.
Ce livre est une oeuvre punk au ton et au chapitrage débridé : un mélange de révolte, de technologie, de biographie, de roman, d’oeuvre introspective ; une ode à penser autrement, à agir différemment et surtout une incantation à ne plus laisser faire les bigtech, qu’il s’agisse de ceux issus du gouvernement américain ou des mega-plateformes de la Silicon Valley.
On ne sait s’il faut le recommander aux néophytes -qui découvriront nombre des aspects les plus notoires de l’histoire de l’internet, ses protagonistes, ses conflits culturels, ou au contraire aux nerds, qui navigueront plus aisément dans les codes, les sous-entendus propres à ce monde.
Finalement, l’objectif de Flore semble assez convenablement atteint : rappeler qu’il existe d’autres chemins et que la radicalité n’est radicale que parce qu’elle est décrite comme telle par ses opposants. C’est très clairement là où s’unissent le combat de l’auteure et d’Aaron Schwartz et c’est plutôt bienvenu.