La Physique de la conscience - Philippe Guillemant

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Depuis quelques temps, je manifeste un intérêt marqué pour les sujets ayant traits à l’intelligence artificielle.  Les idées de la singularité, le test de Alan Turing, les principes transhumanistes sont évidemment quelques unes des notions périphériques, empreintes de numérique qui justifient cet intérêt. L’idée, acquise pour beaucoup, que nous sommes des êtres mécanistes et que le réductionnisme est ainsi une clé qui nous permettrait d’expliquer toutes choses et tous comportements humains, nécessite d’être -à minima- approfondie. 

C’est dans ce cadre que j’ai commencé la lecture de « La Physique de la Conscience », un ouvrage qui traite principalement des biais observés dans le monde de la physique quantique et qui s’en empare pour construire une théorie pour le moins audacieuse.

Le lien avec l’intelligence artificielle est que cet ouvrage cherche avant tout à définir la nature mécanique de notre conscience. Sommes nous conscients par le fait de processeurs particuliers et un peu sophistiqués? Ou il a t’il autre chose? Depuis les années soixante, l’idée que la conscience puisse avoir des origines plus  complexes que les interactions électro-chimiques de notre cerveau est envisagée.

Je sais combien affirmer cela peut m’aliéner de sympathisants de mes idées, d’alliés et d’amis même ; mais il me serait difficile de m’exprimer autrement : ce livre m’a impressionné, tant par l’élégance de sa démonstration que parce qu’il parvient à faire une synthèse finalement très élaborée de notions que je percevais comme incomplètes ou partielles. Certes je ne suis pas physicien, ni mathématicien. Pour autant, je comprends les notions de décohérence qu’impliquent les phénomènes quantiques, ou encore les paradoxes des temps imaginaires et « réels ». 

A la fin de l’ouvrage (page 294), l’auteur évoque une expérience statistique qui, si elle est vraie, serait de nature à introduire une révolution scientifique, épistémologique et dépasser l’ensemble des canons physiques que nous connaissons. On n’ose imaginer qu’il puisse avoir raison. 

Pour les rationalistes forcenés, la lecture de cet essai reste intéressante, ne serait- ce que par la qualité de l’analyse de notions scientifiques génériques -le déterminisme, le réductionnisme- et de la construction de leurs corolaires épistémologiques : positivisme, objectivisme, entre autres. Même si ces idées font maintenant sourire les apôtres du monde des sciences orthodoxes, elles n’en restent pas moins très ancrée dans la pensée commune. Certes nous avons besoin de raison, et certes les  biais créationistes, obscurantistes doivent être combattus, cependant il ne faut pas que cela soit au prix de l’émergence d’une religion scientifique dont le dogme soit si orthodoxe qu’il empêche d’envisager les théories les plus audacieuses.  

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