Les managers à l'épreuve de l'incertitude dans un monde en mutation

Est-ce une litote que de réaffirmer que les managers rencontrent un niveau d'incertitude, rarement observé dans l'histoire économique récente ? Aux troubles géopolitiques, climatiques, sanitaires se superposent désormais les aléas de la politique française, ce qui aboutit à une dégradation sensible du niveau de confiance des entrepreneurs.

Dans ce contexte, il est bien difficile d'avoir une perspective claire, ouvrant sur une forme quelconque d'optimisme, même modéré. Pourtant, l'on peut à minima faire l'hypothèse que ces perspectives ne sont pas si éloignées que cela. En ce qui concerne la géopolitique, le raccourcissement des chaînes logistiques qu'elle provoque redonne à moyen terme une réelle cohérence aux acteurs industriels au sein du cadre réglementaire de l'EU, favorisant entre autres un niveau de normes environnementales élevé.

L'EU s'intègre ainsi en tant qu'espace politique ayant fait le choix de standards élevés, allant de pair avec une volonté de renforcement de sa résilience économique et climatique.

Le monde industriel par ailleurs, devient de moins en moins manufacturier, et développe des pratiques nouvelles, où "l'industrie 5.0" comprend désormais des supplychains dynamiques, nécessitant un travail en écosystème des différents acteurs de la chaîne de valeur. Elle modifie ses modèles d'affaires, en valorisant des produits vendus avec une part de services connectés plus forte et délivrant une valeur ajoutée au client plus significative. L'intelligence artificielle prend enfin une part non-négligeable dans ces modèles, permettant de traiter des environnements complexes, largement multifactoriels et dont les paramètres évoluent très vite.

L'enjeu se résume largement, comme l'observe John Hennessy, l'ancien président de Stanford et désormais président du conseil d'administration d'Alphabet (Google) dans les enjeux de management et de gouvernance. Selon lui, le principal frein à l'émergence du plein potentiel de la technologie se situe essentiellement dans l'amélioration de la qualité des organisations, des modes de management et de gouvernance. Il va juste affirmer que ceux-ci ont des décennies de retard sur le potentiel qu'induisent ces technologies. Une affirmation que les Européens feraient bien de ne pas prendre à la légère.

Crédit : https://www.nxtbook.fr/newpress/RHM/La_revue_RHM-2410_95/index.php

Sec Babgi